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Guildes
Dans l’exercice de la musique au Moyen Âge, il faut distinguer la musique profane et la musique sacrée: cette dernière était presque exclusivement de la musique vocale; les premiers, en revanche, sont principalement de la musique instrumentale. Les chants sacrés étaient interprétés par des prêtres et des moines, formés à cette fin dans des écoles de chant; les instruments avaient été admis dans l’église, mais à l’exception de l’orgue, ils furent bannis au XIIIe siècle, “propter abusum histrionum” (Engelbert v. Admont, dans Gerbert, “Script.” III.). Les histriones, joculatores (jongleurs) étaient ces joueurs très instrumentaux, les musiciens itinérants (SpielUute), les violoneux et les cornemuseurs, les joyeux folkloriques qui exerçaient des bouffonneries et jongleurs de toutes sortes, les bouffons, les fous du peuple. Que le mode de vie de ces musiciens sans toit et vagabonds ne soit souvent pas conforme à une morale stricte, mais décontracté et suscite fréquemment des scandales de toutes sortes, n’est guère surprenant. Le résultat fut cependant que le “peuple itinérant” tomba de plus en plus en discrédit et fut légalement placé au même niveau que la populace qui n’avait aucun moyen de subsistance. Selon le “Sachsenspiegel” et le “Schwabenspiegel”, ils étaient des hors-la-loi et des indigents d’honneur, et étaient même exclus des communautés ecclésiales. Dans de telles circonstances, il est naturellement arrivé que les musiciens eux-mêmes et l’État, d’une part, fassent quelque chose pour maintenir un peu ce peuple lâche et le guider vers de meilleures manières. Les musiciens qui vivaient dans des villes se formèrent donc en fraternités et cherchaient à obtenir des privilèges leur garantissant l’exercice légal de leur profession dans certains districts et leur octroyant la protection de la loi et les dispenses de l’église. Ainsi naquit en 1288, à Vienne, la “Nikolaibriiderschaft”, qui fut ensuite placée sous l’inspecteur (1354-76, le chambellan héréditaire Peter von Eberstorff) et le Conseil de contrôle, la plus haute cour d’appel de tout litige entre les musiciens. À Paris, Philippe le Bel (1295) nomma Jean Charmillon roi des nicnetriers. En 1330, la “Confrerie de Saint-Julien des Ménetriers”, qui jouissait de privilèges royaux, régnait sur les joueurs instrumentaux d’un vaste quartier. Le dernier roi des menetriers était Jean Pierre Guignon. En 1773, la guilde fut entièrement abolie, lorsqu’elle était allée jusqu’à exiger que les organistes et les professeurs de musique en fassent partie. En 1355, l’empereur Charles IV. a nommé Johann le Fiddler, rex omnium histrionum, à l’archevêché de Mayence;

En 1385, le joueur de pipeau Brachte devint son successeur sous le nom de Kitnig der farenden L’iite. Le “Brliderschaft zum heiligen Kreuz” d’Uznach et le “Briiderschaft der Kronen” de Stra-ssburg figuraient parmi les plus anciennes guildes de musiciens; ce dernier était sous la juridiction du “Herren von Rappolzstein”, qui avait accordé des pouvoirs exécutifs à un “Pfeiferkonig. ” A Londres, de 1472 à 1973, la “Société des musiciens de la ville de Londres” fut légalisée par Edouard IV. Un maréchal (à vie) et deux gardiens (cicstodes ad fraternitatem) étaient élus chaque année. cette société, sous une forme réorganisée et avec des privilèges réformés et adaptés à l’époque, n’existe toujours pas. En somme, les organisations et les pouvoirs de ces corporations et de leurs dirigeants étaient probablement du même genre: un roi des cornemuseurs, un roi des violoneux, le roi des menetriers, le maréchal, etc., étaient partout les mêmes. Dans un district sur lequel une guilde exerçait une autorité, personne n’osait jouer ou chanter qui n’appartenait pas à la guilde, c’est-à-dire qui ne payait pas sa part. Pire que les musiciens étaient les fabricants d’instruments. Les luthiers et luthiers, les luthiers et les luthiers et les luthériens étaient fréquemment en conflit avec les guildes dont ils semblaient avoir tranchés, à savoir ceux des tonneliers, des tourneurs, et des chaudronniers. Les orfèvres protestèrent contre l’ornementation d’instruments en métaux précieux et en pierres précieuses, contre l’ébénisterie contre l’incrustation d’ornements en bois, contre l’éventail contre la peinture décorative, etc. En 1297, les fabricants de trompettes de Paris rejoignent la guilde des chaudronniers. A Rouen, en 1454, nous rencontrons la première “Société des joueurs, faiseurs d’instruments de musique et maîtres de danse”; ici, au moins, les fabricants d’instruments se sont trouvés dans une société appropriée. À Paris, en 1599, ils acquièrent enfin des droits spéciaux sur les sociétés, qu’ils détirent jusqu’à l’abolition de Guilde en 1791. En 1557, les instrumentistes belges rejoignent la “Corporation de Saint Luc”, l’union des sculpteurs et peintres. Pour plus de détails concernant le peuple itinérant, la nature de Guilde, etc., voir Wasielewski, “Geschichte der Instrumentalmusik im 16 Jahrh” (1878); H. Lavoix, “Histoirede l’instrumentation” (1878); Sittard, “Jongleurs und Menestrels” (1885); Schubiger, “Musikalische Spicilegien” (1873), E. Baron, “Die Briiderschaft der Pfeifer im Elsass” (1873); Scheid, “De jure in musicos singulari” (Jena, 1738); Fries, “Vom sogenannten Pfeifergericht “(Francfort, 1752), etc.

Alexandre Guilmant
organiste et compositeur français, né le 12 mars 1837 à Boulogne. Il étudie d’abord avec son père (Jean Baptiste Guilmant, né en 1793 à Boulogne, décédé là-bas en mai 1890; il avait été organiste à Boulogne pendant cinquante ans), puis chez Carulli, puis chez l’organiste belge , Lemmens, est devenu organiste dès l’âge de seize ans et a été nommé à l’âge de vingt ans maître de chapelle et professeur au conservatoire de sa ville natale. Lors de l’inauguration des orgues de Saint-Sulpice et de Notre-Dame à Paris, son jeu suscita une telle attention qu’il fut nommé en 1871 organiste de Ste. Trinite. He Guilmant 312 Gumpert a remporté un succès extraordinaire lors de ses tournées en Angleterre, en Italie et en Russie (Riga), ainsi que lors de ses concerts au Trocadéro lors de l’Exposition de Paris de 1878. Guilmant a ouvert de nouvelles voies aux orgues dans son compositions (symphonie pour orgue et orchestre; quatre sonates et de nombreuses pièces de concert, etc., pour orgue; une œuvre chorale, “Belsazar”, etc.). Ses œuvres sont intelligentes et il obtient des effets sonores jusqu’alors inconnus des orgues modernes.