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basse chiffrée
Parfois on met le signe «plus». Le signe «plus» ne signifie pas la quinte augmentée de l’accord, mais la tierce de l’accord majeure; comme la note LA dièse de l’accord FA dièse majeur, pour n’importe quel renversement. Cela indique que l’accord n’est pas un accord mineur, etc. On met le signe «plus» à gauche du chiffre, et cela signifie que ce chiffre est la tierce de l’accord majeure.
Parfois, pour le première renversement 6 sur 5, on trace une ligne oblique sur le chiffre 5, comme la quinte est diminuée.
Un simple chiffre 6 signifie 6 sur 3. Cela est distinct de 6 sur 4 (qui est le première renversement de l’accord).
Un simple chiffre 4 signifie 5 sur 4. Cela est distinct de 6 sur 4 (qui est le première renversement de l’accord).
Le sighe dièse sans chiffre ou le signe bémol sans chiffre signifie que la tierce de l’accord est accidentée.

La basse chiffrée est une espèce d’écriture d’accords qui a vu le jour en Italie vers la fin du 16ème siècle et qui est rapidement devenue un usage courant pour la basse continue en musique baroque. Elle consiste des chiffres écrits au-dessus ou au-dessous des notes de la partie de la basse. Elle avait autrefois le même sens que celle de la partition du piano; afin que le cembaliste ou l’organiste qui accompagnait n’ait pas la peine de chercher dans la partition d’une composition vocale complexe les harmonies nécessaires pour soutenir le chœur lors de la répétition ou de l’interprétation: alors les partitions similaires à celles d’aujourd’hui n’étaient pas utilisées. Cf. Score et Tablature). Les chiffres de nombres contés à partir de la note de la basse, correspondant aux degrés (selon la signature de la clé), par lesquels les notes requises seraient trouvées, ont été écrits sur la partie inférieure, et, à une période ultérieure, sur une partie de basse spéciale (basso continuo), qui accompagnent les autres parties du début à la fin.

Le chiffre 3 indique la tierce dans la tonalité par rapport à la note de basse, le chiffre 6 indique la sixte dans la tonalité; si une note est déterminée différemment de celle indiquée avec la signature de la tonalité, un signe chromatique devait être placé près de la figure. Un grand nombre des abréviations actuellement utilisées pour la basse chiffrée, mentionnées ci-dessous, ont été inventées dans le passé il y a bien longtemps. Jouer avec la basse chiffrée était un art qui nécessitait la connaissance approfondie de la composition musicale, car les accords n’étaient pas pris littéralement, comme l’indiquent les chiffres; la tierce n’était pas toujours une vraie tierce, mais, selon les circonstances, une ou deux octaves plus haute; les chiffres n’indiquent que les notes, mais pas la position en octaves. Les accords étaient connectés selon les règles de l’écriture des parties, mais les joueurs habiles comprenaient comment orner leur partie avec des tours, des trilles, des appoggiatures, etc. supplémentaires. L’écriture de la basse chiffrée n’est plus utilisée dans la composition. La basse chiffrée dans les œuvres des maîtres anciens a été pour la plupart réduite par la main habile (R. Franz et autres) à un bon accompagnement pour orgue ou piano, et la basse chiffrée n’existe plus que comme moyen d’usage courant pour enseignement de l’harmonie.

Les exercices dans nos livres d’harmonie sont généralement donnés avec la basse chiffrée et les signes suivants sont utilisés.
L’absence de signe indique la tierce ou la quinte selon la signature, c’est-à-dire la triade (q.v.); un signe chromatique (dièse, bémol, bécarre) au-dessus de la note change la tierce du triade.
Si la quinte doit être modifiée, le signe chromatique doit être placé avant le chiffre 5; la levée de la quinte est cependant souvent indiquée par une ligne oblique sur le chiffre 5: cela peut être la quinté diminuée en France.
Le chiffre 3 ou le chiffre 5 écrits sans signe chromatique avant indique que la tierce ou la quinte (également 8ve) doit être dans la partie la plus haute.
Mais pour marquer des résolutions en suspension avec une note étrangères, – par exemple, 4 3, 6 5, 9 8 – le chiffre n’indique pas spécialement la partie la plus haute; dans de tels cas, où la 10ème peut être prise, au lieu de la tierce, par exemple, lorsque la septième et la neuvière vont ensemble vers l’octave et la dixième.
Le chiffre 6 indique la yierce et la sixte, qu’on appelle l’accord de six-trois; un signe chromatique sous le chiffre 6 se rapporte à la tierce; et une ligne oblique sur le chiffre 6 indique que la montée de la sixte d’un demi-ton, bien que la montée, comme l’abaissement, puisse également être indiquée au moyen d’un signe chromatique avant le chiffre 6.
6 sur 4 indique la quarte et la sixte, l’accord de six-quatre. La montée de la quarte ou de la sixte peut être marquée au moyen d’une ligne oblique ou, comme celui de l’abaissement, au moyen d’un signe chromatique; par exemple, après chacune des signatures suivantes, l’accord de do majeur doit être joué –

Le chiffre 7 indique la tierce, la quinte et la septième, c’est-à-dire, l’accord la septième, en fonction de la signature de la tonalité.
Des accords de signification variée peuvent être indiqués par le simple chiffre 7 –
(1) est l’accord majeur en SOL avec la septième mineure;
(2) l’accord de RÉ mineur avec la septième diminuée;
(3) l’accord de UT majeur avec la sixte majeure;
(4) l’accord de UT majeur avec la septième majeure;
(5) Un accord de septième diminuée;
(6) l’accord de MI majeur avec la sixte mineure.

La représentation ne montre rien de signification de ces accords qui peuvent être très variés, aussi peu que les signes ci-dessus des types les plus variés réunis aient montré qu’ils se référaient tous à l’accord de UT majeur. Les changements de la tierce et la quinte dans les accords de la septième sont indiqués de la même manière que dans les triades; par exemple (accord de septième SOL, SI, RÉ, FA):

6 sur 5, également 6 sur 5 sur 3, indique la tierce, la quinte et la sixte à partir de la note de basse; c’est-à-dire, la première inversion de l’accord de septième, nommée, de l’accord de figuration, accord de six-cinq; les signes qui indiquant le changement seront clairs après les explications données ci-dessus;

4 sur 3, ou 6 sur 4 sur3, indique la deuxième inversion de l’accord de la septième, l’accord de quatre-trois;

2, de même que 6 sur 4 sur 2, indique la seconde, la quarte et la sixte, l’accord de six-quatre-deux, ou simplement l’accord de deux, la troisième inversion de l’accord de la septième.

Dans la basse chiffrée, aucun autre signe d’abréviation n’est utilisé; d’autre côté, tous les autres chiffres se rapporteent à la note indiquée par elle-même; par exemple, 5 sur 4, la quarte et la quinte sans la tierce;
9 sur 7 indique le neuvième est ajouté à l’accord de la septième (accord de la neuvième), et ainsi de suite.

Les lignes horizontales sur les notes de la basse indiquent la conservation de l’harmonie précédente ou, si la note de la basse est répétée, la répétition de la même harmonie.

Le chiffre 0 qu’il n¡y a aucune partie supérieure (Tasto solo).

On trouve les explications les plus anciennes sur les signes de la basse chiffrée dans
Emilio de’ Cavalieri (vers 1550 – le 11 Mars 1602) en 1600,
Lodovico Grossi da Viadana (vers 1560 – le 2 mai 1627) en 1603,
Agostino Agazzari (le 2 décembre 1578 – le 10 avril 1640) en 1606,
Michael Prætorius (peut-être le 15 février 1571 – le 15 février) en 1619, et d’autres;

Parmi les méthodes les plus récentes de la basse chiffrée, on peut citer celles de
Johann David Heinichen (le 17 avril 1683 à Krauschwitz – le 16 juillet 1729 à Dresde) en 1711),
Johann Mattheson (le 28 septembre 1681 à Hambourg – le 17 avril 1764 à Hambourg) en 1751),
Carl Philipp Emanuel Bach (le 8 mars 1714 à Weimar – le 14 décembre 1788 à Hambourg) en 1752),
Friedrich Wilhelm Marpurg (le 21 novembre 1718 à Altmärkische Wische – le 22 mai 1795 à Berlin) en 1755,
Johann Philipp Kirnberger (le 24 avril 1721 à Saalfeld – le 27 juillet 1783 à Berlin) en 1781),
Daniel Gottlob Türk (le 10 août 1750 à Claußnitz – le 26 août 1813 à Halle) en 1781,
Alexandre-Étienne Choron (le 21 octobre 1771 à Caen – le 29 juin 1834 à Paris) en 1801,
Johann Christian Friedrich Schneider (le 3 janvier 1786 à Waltersdorf – le 23 novembre 1853 à Dessau) en 1820,
François-Joseph Fétis (le 25 mars 1784 à Mons – le 26 mars 1871 à Bruxelles) en 1824,
Siegfried Wilhelm von Dehn (le 24 ou le 25 février 1799 dans l’arrondissement d’Altona – le 12 avril 1858 à Berlin) en 1840,
Ernst Friedrich Eduard Richter (le 24 octobre 1808 à Großschönau – le 9 avril 1879 à Leipzig) en 1860,
Sir George Alexander Macfarren (le 2 mars 1813 à Londres – le 31 octobre 1887 à Londres) en 1860,
Salomon Jadassohn (le 13 août 1831 à Breslau – le 1er février 1902 à Leipzig) en 1883,
Ebenezer Prout (le 1er mars 1835 à Oundle – le 5 décembre 1909 à Canterbury) en 1889.

L’utilisation exclusive de la technique de la basse chiffrée n’inciterait les élèves d’harmonie à ne jamais essayer, et par conséquent à ne jamais apprendre, comment écrire de bonnes parties de la basse; et donc pour remédier à cette faute, un tout autre type de désignation des accords a été introduit par Jacob Gottfried Weber (le 1er mars 1779 à Freinsheim – le 21 septembre 21, 1839 à Bad Kreuznach), amélioré par Ernst Friedrich Eduard Richter et développé par Hugo Riemann. (Cf. Klangschlüssel.)